Compte courant : Emprunter de l’argent à sa société
Emprunter de l'argent à sa société via son compte courant est une pratique plutôt courante. Cette voie permet de récupérer rapidement et simplement des liquidités de sa société.
D'un point de vue comptable, on peut considérer deux façons de rembourser ce type d'emprunt. La première consiste à considérer ces retraits comme de la rémunération, avec toutes les conséquences sociales et fiscales qui en découlent. La seconde consiste à "simplement" rembourser la somme.
Du point de vue du Code des Impôts sur les revenus, l'emprunt doit être considéré comme un prêt fictivement soumis à intérêts. Pour l'année 2020, ce taux était de 10,20% par année. On est loin des taux bancaires... De nouveau, ces intérêts peuvent être traités de deux manières. La première consiste à déclarer ces intérêts comme du revenu et appliquer la politique fiscale et sociale adéquate. Deuxième hypothèse, ces intérêts peuvent s'ajouter à l'emprunt initial. Vous aurez compris où nous voulons en venir : cette spirale viendra faire enfler votre dette en compte courant, année après année.
Malheureusement, ce n'est pas tout. L'impôt des sociétés est dû sur les intérêts précités (20% ou 25%).
Comme si tout cela n'était pas suffisant, pour une société qui, à la suite d'évènements malheureux, devrait être déclarée en faillite, le compte courant serait évidemment réclamé rapidement à l'entrepreneur. De plus, le curateur pourrait même tenter de mettre en cause la responsabilité du dirigeant, supputant que ce dernier à oeuvré contre les intérêts de la société.
Vous l'aurez compris, la voie de l'emprunt en compte courant ne doit être employée avec une extrême prudence. Si, par la force des choses, vous devez recourir à ce mécanisme, il existe, sous certaines conditions, des moyens de réduire le taux d'intérêt applicable. N'hésitez pas à nous contacter pour cela.
Source : La Libre (Charles Markowicz)